Sur un extrait de « Misère de l’historicisme » de Karl Popper (04/2023)

Extrait :

. La thèse du texte serait la suivante : les sciences empiriques, si elles veulent être rigoureuses, doivent adopter une démarche critique, en soumettant leurs théories à des tests stricts, en les mettant à l’épreuve, afin qu’une sélection des hypothèses les plus solides puisse être effectuée (conformément à la méthode falsificationniste prônée par Popper).

Le texte se compose de deux paragraphes. Dans le premier paragraphe, Popper fournit une présentation de sa méthode falsificationniste ; dans le second, il se livre à une critique de l’idée selon laquelle la science se caractériserait par un usage de la méthode inductive, au sens où elle irait des observations (particulières) à la théorie (générale). Dans le premier paragraphe, il est question des grandes implications théoriques et pratiques de la démarche critique, démarche qui doit permettre de trier ou de sélectionner les théories ; dans le second paragraphe, il est question de l’origine des théories, ou de la manière dont on les obtient (il s’agirait donc d’une étape – celle de l’obtention ou de la découverte des théories – antérieure à celle décrite dans le premier paragraphe – étape de la mise à l’épreuve et de la sélection des théories).

§ 1 – La méthode falsificationniste

Les tests, nous dit Popper, doivent permettre la « sélection » (terme évoquant quelque chose qui est plutôt positif) des « hypothèses » ayant « résisté aux épreuves », grâce à « l’élimination » (terme évoquant quelque chose qui est plutôt négatif) des hypothèses qui n’ont pas résisté aux épreuves, « et qui ont en conséquence été rejetées ».

Ceci, précise Popper, a les conséquences suivantes : « tous les tests peuvent être interprétés comme des tentatives d’élimination des théories fausses – des essais pour découvrir les points faibles d’une théorie afin de la rejeter si elle est falsifiée. »

Popper répond alors à une objection : sa manière de voir serait « paradoxale », dans la mesure où l’objectif des scientifiques doit être d’« établir des théories » (action positive), non d’éliminer des théories fausses (action qui semble seulement négative). Or, explique Popper, c’est justement « parce que notre but est d’établir des théories » de la meilleure manière possible que « nous devons les tester aussi sévèrement que nous le pouvons », ou, autrement dit, « que nous devons essayer de les mettre en défaut, de les réfuter ». Si, malgré les plus grands efforts, nous ne parvenons pas à les réfuter, alors, « nous pouvons dire qu’elles ont résisté aux tests les plus sévères ». Nous pouvons découvrir des « exemples » qui semblent confirmer une théorie, mais, tant que celle-ci n’a pas été soumise aux tests (ou tentatives de réfutation) les plus stricts, cela ne veut pas dire grand-chose. Si nous n’adoptons pas une « attitude critique », explique Popper, « nous trouverons toujours ce que nous désirons » ; nous trouverons des « confirmations », sans voir, ou sans prendre en compte ce qui serait susceptible de menacer « nos théories favorites » (à cet égard, on peut, par exemple, considérer que, dans Totem et Tabou, Freud a cherché, et trouvé, des confirmations – et non des réfutations ou infirmations, comme le prône Popper – de sa théorie psychanalytique dans l’ethnologie). En procédant de cette manière (non-critique), poursuit Popper, il est trop facile d’acquérir une apparente « preuve irrésistible en faveur d’une théorie qui, si on l’avait approchée d’une façon critique, aurait été réfutée ». Pour « faire fonctionner la méthode de sélection par élimination », et « garantir que seules les théories les plus convenables survivent, leur lutte pour la vie doit être rendue sévère », explique alors Popper, employant, comme métaphore, une expression darwinienne. En vertu de la sélection naturelle (théorisée par Darwin dans L’origine des espèces), seuls les individus les mieux adaptés peuvent prospérer, c’est-à-dire survivre et se reproduire ; en vertu de la sélection à laquelle aboutit la méthode critique prônée ici, seules les hypothèses les plus solides, c’est-à-dire les plus résistantes (aux tests), doivent être retenues.

Les théories doivent donc être soumises à des tests stricts, à des crash-tests, pour employer une autre métaphore, permettant d’estimer leur résistance, d’éliminer celles qui échouent aux épreuves, pour ne garder que celles qui réussissent. Seules les théories résistantes seront sélectionnées, celles n’ayant pas résisté aux épreuves étant éliminées.

§ 2 – La critique de l’induction

« Telle est, brièvement, la méthode » de toutes les sciences empiriques, nous dit Popper (méthode critique, procédant à la sélection par élimination). Mais – et cela représente un tournant dans le texte – il pose alors la question de la « méthode par laquelle nous obtenons [dans un premier temps] nos théories ou nos hypothèses ». Procède-t-on par généralisation inductive, en allant de l’observation (toujours particulière) à la théorie (générale) ? À une telle question, Popper annonce qu’il fournira deux réponses.

1ère réponse : Popper ne croit pas aux « généralisations inductives », ou à l’idée selon laquelle nous partirions d’observations (supposées pures) « pour essayer d’en dériver nos théories ». Dès le départ, l’observation se trouverait, en réalité, guidée par des éléments théoriques. Or, précise Popper, cela ne va pas à l’encontre de la méthode critique présentée dans le paragraphe précédent, celle-ci pouvant « toujours être appliquée ». C’est cette dernière qui importe le plus aux yeux de Popper.

2ème réponse : Ce qui compte d’un point de vue scientifique, c’est la manière dont les théories sont testées, et non la manière dont elles sont découvertes. Elles peuvent avoir été obtenues « en sautant à des conclusions injustifiées », « par “intuition” », via une méthode inductive, etc. ; pour Popper, cette question peut concerner l’individu à l’origine de la théorie, mais elle ne relève pas du « domaine scientifique ».

La méthode des tests présentée ici est fructueuse, nous dit Popper, dans la mesure où elle « conduit » à faire de « nouvelles observations » (sur la base des résultats obtenus grâce aux tests), et permet d’établir une sorte de dialectique (ou un « échange réciproque ») entre la théorie et l’observation.

. La croyance selon laquelle la connaissance (scientifique, notamment) repose sur l’observation conduirait, selon Popper, à la croyance en la méthode inductive (l’induction consistant à aller progressivement du singulier – observations particulières – à l’universel – loi ou théorie générale –, alors que la déduction nous fait, quant à elle, emprunter le chemin inverse, celui qui mène du général au particulier), ou, dit autrement, ces deux croyances se soutiendraient l’une l’autre. Or, pour l’auteur de Misère de l’historicisme, la science ne part pas de la simple observation (qui serait, imagine-t-on, pure ou nue) pour élaborer ses théories, et elle ne peut pas non plus raisonnablement se construire en suivant la méthode inductive.

Il n’y a pas d’observation scientifique initiale qui serait nue, ou pure de tout élément théorique, mais l’observation se trouverait, bien plutôt, orientée dès le départ par la théorie, ne serait-ce que parce que le scientifique, avant de pouvoir trouver quoi que ce soit, doit déjà être dans une attitude de recherche ; il n’est pas un simple observateur passif, mais il doit, au contraire, déjà chercher quelque chose, et il doit donc avoir une idée, même vague, de ce qu’il cherche.

En outre, les grandes théories physiques du début du XXe siècle – la théorie de la relativité ou la théorie des quanta, notamment – ont atteint un haut degré d’abstraction et de spéculation, si bien qu’il apparaît impossible de les expliquer par la simple observation, ou de les réduire à la seule base observationnelle.

Selon Popper, l’élaboration théorique primerait donc sur l’observation empirique ; ainsi, nous partons de la théorie, et, si nous avons recours à l’observation, ce doit être pour tenter d’infirmer (et non de vérifier ou de confirmer, comme le soutient la conception vérificationniste) cette théorie.

Popper ne croit pas aux « généralisations inductives », et il a reconnu à David Hume le mérite d’avoir su montrer les limites de l’induction1.

Dans son autobiographie, par exemple, Popper ira jusqu’à dire que, d’après sa propre théorie, « la science n’était pas inductive », et que « l’induction était un mythe détruit par Hume2 ».

Selon Hume (chez qui problème de la causalité et problème de l’induction apparaissent liés), la causalité correspondrait à une manière d’associer et d’inférer acquise avec l’expérience, par habitude, à partir de l’observation répétée d’une conjonction entre deux phénomènes qui se succèdent dans le temps. Typiquement, on inférera, sur la base de l’expérience, que tel événement présent résulte de tel événement passé, ou que tel événement futur sera la conséquence de tel événement présent.

Comme l’explique Frédéric Brahami : « […] l’idée de connexion nécessaire entre une cause et son effet provient d’après Hume de la liaison coutumière qui détermine l’esprit à passer d’une perception à celle qui la suit constamment. Ce que nous voyons, ce ne sont que des concomitances, mais leur régularité nous les fait interpréter en causalité. J’approche ma main du feu et je sens une brûlure. Déterminée par la vivacité de la séquence temporelle flamme-brûlure, elle-même produite par la répétition de séquences semblables, mon imagination traduit : le feu me brûle. La causalité est donc d’abord la croyance selon laquelle les connexions causales sont nécessaires et objectives, alors qu’une lecture rigoureuse de l’expérience nous autorise seulement à affirmer que nous sommes subjectivement nécessités à associer telle idée (le feu) à telle autre (la brûlure) sous l’empire de l’habitude3. »

L’idée de cause (qui désignerait un antécédent constant) n’est donc pas envisagée comme la copie d’une propriété ou d’un pouvoir qui appartiendrait aux choses, mais elle est, comme les autres idées au sens de Hume, vue comme la copie (version affaiblie, moins vive, mais plus durable) d’une impression (copie d’une impression interne, ou d’une impression de réflexion, étant liée au sentiment de l’habitude).

Et c’est « le penchant universel de l’esprit à se répandre sur les objets extérieurs » qui nous ferait supposer que cette nécessité de la relation de cause à effet « est dans les objets que nous considérons et non dans l’esprit qui les considère4 ».

Hume, se tournant vers le mental (psychologie), parle de croyance (belief) pour faire comprendre qu’il n’y a pas de cause en soi, ou de cause qui serait présente dans les objets extérieurs comme une de leurs propriétés. C’est dans notre pensée, en vertu de notre nature (humaine), que cause et effet se trouvent ainsi liés (cela vaut seulement pour nous – Kant s’en souviendra, même si, à la différence de Hume, il fait de la causalité un concept a priori, un concept qui n’est pas issu ou tiré de notre expérience, mais qui sous-tend cette dernière), et cette relation est acquise (à force d’expérience). La causalité aurait ainsi un fondement psychologique, et trouverait sa source dans des relations que nous établissons entre nos différentes représentations. Comme a pu le dire Yves Michaud : « La nécessité de la relation causale n’est pas dans les choses mais dans l’esprit5. »

Le raisonnement inductif impliquerait l’idée selon laquelle des observations passées permettent de prévoir des observations futures, ou l’idée selon laquelle des observations à venir sont déterminables à partir d’observations passées. Sur la base d’un certain nombre d’observations (qui ne peut jamais correspondre à quelque chose d’exhaustif), on en vient (par raccourci) à se faire une loi. À force de voir le soleil se lever chaque jour, j’imagine qu’il se lèvera aussi demain, après-demain, et ainsi de suite. Pourtant, nous explique Hume, la proposition qui dit que le soleil ne se lèvera pas demain n’est pas (si, mettant de côté les relations d’idées, l’on ne s’en tient qu’aux faits, ou matters of facts) plus absurde que celle qui prétend le contraire6.

Il ne s’agit donc pas ici d’une connexion logique entre les objets, mais, tout au plus, d’une liaison psychologique (association, relation entre des idées).

Si Hume a bien su cerner le problème de l’induction aux yeux de Popper, la réponse qu’il y apporte (solution psychologique, qui nous fait quitter le terrain de la science pour entrer sur celui de la croyance) est, quant à elle, vue comme insatisfaisante.

Dans La logique de la découverte scientifique, Popper, équipé des outils de la logique formelle (qui faisaient défaut à Hume), montrait que l’induction n’était même pas tenable sur le plan logique : nous ne pouvons, en effet, passer du fini (nombre limité d’observations) à l’infini (règle générale couvrant un nombre de faits qui serait, en théorie, infini) – cela implique un saut, lequel est injustifiable d’un point de vue strictement logique. J’ai beau avoir observé un très grand nombre de cygnes blancs, cela ne me permet pas d’en conclure que « tous les cygnes sont blancs7 ». S’il est impossible de fonder l’universalité logique d’un énoncé à partir de la somme (qui ne peut être que finie) des observations ayant été faites, il peut être très facile, en revanche, de déterminer sa fausseté, à la faveur d’une seule observation contredisant l’hypothèse émise : l’apparition d’un cygne noir (ou non-blanc) suffit à falsifier l’hypothèse selon laquelle tous les cygnes seraient blancs.

La solution que Popper va proposer pour répondre à ce problème de l’induction (colonne d’argile sur laquelle toute la conception vérificationniste de la science – avec son idée selon laquelle l’expérience doit permettre de vérifier l’hypothèse – s’appuyait pourtant) résidera dans sa conception falsificationniste. Selon lui, les scientifiques ne devraient pas chercher à confirmer coûte que coûte leurs théories (jusqu’à recourir à des hypothèses ad hoc, pour sauver ces théories de la réfutation, par exemple), mais ils doivent, au contraire, essayer de les réfuter, en les mettant à l’épreuve, en les soumettant à des tests, et en restant toujours ouverts à la critique. Dès lors, une théorie ne serait jamais confirmée ou vérifiée de manière définitive, mais elle peut être corroborée, dans la mesure où elle résiste aux tentatives de falsification que représentent les tests. Le fait qu’une théorie soit corroborée ne veut pas dire que cette théorie est vraie ; la théorie en question serait, au mieux, vraisemblable (Popper parle de « vérisimilitude », pour dire qu’elle ne peut, tout au plus, que s’approcher de la vérité), la corroboration indiquant seulement le fait que, jusqu’ici, la théorie a survécu aux tests auxquels elle s’est trouvée soumise. Autrement dit, les théories ayant résisté aux épreuves se voient conservées, mais à titre de conjectures, car elles pourraient être, à leur tour, falsifiées dans l’avenir. C’est ainsi que progresse la science, par conjectures et réfutations. Cela étant, plus une hypothèse sera testée avec succès, plus elle se trouvera corroborée.

Pour Popper, qui s’oppose alors aux positivistes logiques du Cercle de Vienne (à Rudolf Carnap8, notamment), l’utilisation de la méthode inductive ne constitue donc pas un bon critère de démarcation entre énoncés scientifiques et énoncés métaphysiques, compris (par les positivistes logiques, et non par Popper lui-même) comme énoncés non-scientifiques (notons que l’idée selon laquelle les sciences physiques reposeraient – à la différence des pseudo-sciences – sur l’induction dominait, malgré la critique faite par Hume au XVIIIe siècle, depuis Bacon et son Novum organum de 1620, premier ouvrage à travers lequel l’idée en question aurait été introduite de manière explicite9), et il préfère le critère que représente la falsification ou réfutation. Or, ces dernières ne s’appuient justement pas sur l’induction, mais elles mobilisent, bien plutôt, la déduction. Comme Popper l’expliquera dans son autobiographie : « […] je pouvais appliquer mes résultats concernant la méthode d’essai et d’erreur [la démarche critique défendue par Popper consistant, comme nous l’avons vu, à tester et à éliminer les erreurs] de façon à remplacer toute la méthodologie inductive par une méthodologie déductive. La falsification ou réfutation des théories par la falsification ou réfutation de leurs conséquences déductives était bien clairement une inférence déductive (modus tollens10). Cette idée impliquait que les théories scientifiques, si elles ne sont pas falsifiées, restent toujours des hypothèses ou des conjectures11. »

. Peu importe l’origine des théories ou hypothèses (cette question, touchant « à une affaire entièrement personnelle », ne relève pas de la science – elle concernerait la psychologie de la connaissance, et non la logique de la connaissance) ; ce qui importe d’un point de vue scientifique, nous dit Popper, c’est la méthode de testage.

Les hypothèses peuvent donc venir de non-scientifiques ; à cet égard, nous pouvons, par exemple, penser à Eurêka (1848), œuvre poétique dans laquelle Edgar Poe (écrivain et poète américain) formule « plusieurs intuitions fulgurantes qui semblent anticiper plusieurs découvertes de la physique du XXe siècle », comme l’a expliqué l’astrophysicien Jean-Pierre Luminet12. Mais, si l’on suit Popper, un énoncé (quel qu’il soit, et quelle que soit son origine) doit, pour pouvoir être considéré comme scientifique, être falsifiable ou réfutable, et il faut donc en passer par les tests.

Comme l’explique Jean Baudouin : « Si Karl Popper refuse d’accorder à la science un privilège de questionnement, acceptant parfaitement que des esprits fantaisistes ou marginaux participent à l’effort spéculatif, il ne renonce pas pour autant à la spécifier en tant que branche du Savoir. […] Selon Popper, […] “le critère de la scientificité d’une théorie réside dans la possibilité de l’invalider, de la réfuter ou encore de la tester” : “réfutation”, voilà le maître-mot, voilà le point nodal de la théorie poppérienne de la découverte scientifique13. »

Notes :

1 Comme a pu l’expliquer Renée Bouveresse-Quilliot : « Les sections IV et V de l’Enquête sur l’entendement humain [ouvrage important de Hume] contiennent, de façon liée, la critique de la causalité et la critique du fondement logique de l’induction. Hume n’emploie pas le mot “induction” (qui désigne le passage d’un certain nombre d’observations particulières à une loi générale portant non pas sur un nombre limité de cas mais sur tous les cas). Et il ne prend que très peu d’exemples scientifiques, tirant essentiellement ses exemples de la vie quotidienne. Mais il démontre en fait que l’induction n’est pas valide logiquement. Démonstration dont Popper, qui récuse l’induction, écrit dans La connaissance objective qu’elle est un “joyau sans prix pour la théorie de la connaissance”. Ce que Hume montre, c’est qu’aucun raisonnement ne m’autorise à passer d’une affirmation concernant un cas à une affirmation concernant tous les cas qui serait présentée comme une généralisation. Il le fait en s’interrogeant sur le passage que nous faisons habituellement de nos observations passées à des attentes concernant l’avenir. Là où Kant appelle “problème de Hume” le problème de la causalité, Popper entend par cette expression le problème de l’induction, qu’il considère comme distinct du problème de la causalité, même si ce n’est pas le cas dans la présentation humienne. » (L’empirisme anglais, Paris, PUF, 1997, p. 87.)

2 Karl R. Popper, La quête inachevée, trad. Renée Bouveresse, Presses Pocket, 1989, p. 108.

3 Pierre Wagner (dir.), Les philosophes et la science, Paris, Gallimard, 2002, p. 343-344.

4 Émile Bréhier, Histoire de la philosophie, Paris, PUF, 2004, p. 1080. Comme le dira Yves Michaud : « la nécessité est dans l’esprit, non dans les objets, mais nous tendons à la projeter sur eux » (Hume et la fin de la philosophie, Paris, PUF, 1999, p. 205).

5 Hume et la fin de la philosophie, op. cit., p. 201.

6 Voir notamment : Enquête sur l’entendement humain, trad. André Leroy (revue par Michelle Beyssade), Paris, Flammarion, 2006, p. 85-87.

7 La logique de la découverte scientifique, trad. Nicole Thyssen-Rutten et Philippe Devaux, Payot, 1995, p. 23.

8 Qui, à travers son livre intitulé Der logische Aufbau der Welt (La construction logique du monde), avait, par exemple, cherché à ramener les énoncés scientifiques (et, plus généralement, les énoncés pourvus de sens) à leur origine sensible présumée, à un langage des données sensibles ou de l’expérience immédiate. Les énoncés dits « métaphysiques » n’étaient pas scientifiques parce qu’ils n’étaient pas réductibles au donné empirique.

9 Voir notamment la notion baconienne d’instantia crucis, qui va dans le sens de la conception vérificationniste, et donc aussi dans celui de la méthode inductive, utilisée par les tenants d’une telle conception (une expérience déterminante, dite « cruciale », devant permettre de trancher entre deux hypothèses contradictoires, ou de choisir entre deux théories concurrentes ; la théorie conservée sera alors celle qui aura été confirmée ou vérifiée par l’expérience, tandis que la théorie rejetée sera celle que l’expérience aura infirmée).

10 Aussi appelé modus tollendo tollens, « mode qui, en niant, nie ». Raisonnement logique selon lequel, si « P implique Q », alors, la négation du conséquent Q entraîne la négation de l’antécédent P (si « P →Q », alors, « ¬ Q » entraîne « ¬ P »).

11 La quête inachevée, op. cit., p. 107.

12 « Eurêka d’Edgar Poe : le Beau défend le Vrai », sur Luminesciences (blog de Jean-Pierre Luminet), 11 janvier 2014.

13 Karl Popper, Paris, PUF, 1989, p. 35-36.

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